Genèse de l’association Éco’Pop
Née fin 2009, Label Épique est une association socio-artistique dijonnaise basée sur les valeurs de l’éducation populaire.
Subtilement métissé au fil du temps et des expériences, son principal fil conducteur est basé sur l’échange
(tant en terme d’humanité que de compétences) entre des individus singuliers.
En mettant en relation des gens et des genres qui, habituellement, ne se rencontrent pas forcément (dans l’espoir que ce croisement de singularités puisse mener à un métissage artistique et à un geste esthétique féconds),
la belle équipe de Label Épique poursuit 5 objectifs principaux (comme les 5 doigts de l’humain) :
- mettre en relation artistes et publics éloignés des arts et cultures (pédagogie et social),
- jouer un rôle de médiation pour sensibiliser le plus grand nombre aux questions d’ordre écologique,
- porter des projets originaux d’artistes locaux,
- développer la formation professionnelle,
- imaginer une philosophie et une économie nouvelles des arts et cultures.
Née en 2009, L’Air et Moi est une association environnementale marseillaise présidée par Victor Hugo Espinosa,
ayant déjà touché plus de 500.000 personnes (en grande majorité des jeunes, dans une dizaine de pays du monde entier).
La présente proposition est donc née de la rencontre du metteur en zen Franck Halimi (coordinateur artistique de Label Épique) et de Victor Hugo, au Festival d’Avignon 2018. Franck y coordonnait des actions de sensibilisation aux problématiques écologiques dans le cadre du festival et Victor Hugo venait y parler de qualité de l’air.
Et l’échange fut si passionnant et si fécond que, bientôt, il ne fut plus question que de travailler de concert,
afin d’articuler la volonté commune d’avancer ensemble, pas à pas, sur ces piliers de la démocratie
que sont l’éducation et l’information.
Tenant compte des 11 années de réflexion, de propositions pédagogiques et médiatrices de L’Air et Moi, et de l’expérience de terrain socio-artistique de Label Épique, une idée originale est née : l’Écologie Populaire.
Et nous sommes en train d’expérimenter dans l’agglomération d’Avignon, que nous connaissons bien depuis plus de 25 ans, différents modules de cette proposition originale et innovante, que nous appelons Éco’Pop.
Aujourd’hui, les questions écologiques et environnementales ne peuvent plus être prises comme des affaires sociétales parmi tant d’autres. Car elles sont tellement essentielles pour la survie de la planète, que l’homme n’a plus le choix et qu’elles se doivent d’être le filtre à travers lequel embrasser le monde.
Le coordinateur artistique de Label Épique, Franck Halimi, milite et travaille depuis plus de 25 ans pour un festival d’Avignon plus éthique et plus écologique. Ainsi, au cours des dernières années, en collaboration avec le Grand Avignon, la Ville d’Avignon et Avignon Festival & Compagnies (AF&C association coordinatrice du Off d’Avignon) a-t-il oeuvré pour fabriquer des outils vidéo de vulgarisation sur les questions environnementales et interroger ces questions de façon attractive.
L’un des 3 co-présidents de Label Épique, Jean Calmé, travaille depuis plus de 25 ans dans la pédagogie des systèmes d’information à travers le monde. Nourrie de ses missions auprès de grands groupes internationaux, son expérience professionnelle lui permet de mettre en place des stratégies autour de la systémie (formations sur le modèle de Palo Alto). Son intérêt et son questionnement grandissants pour l’écologie le poussent inéluctablement à s’investir dans ce projet ambitieux.
Aussi, après avoir creusé le sujet des problématiques environnementales en terme de com’ et saisi l’ampleur de la question, le duo s’est-il dit qu’il fallait pousser le bouchon un peu plus loin et étendre le champ de ses actions à tous les secteurs concernés par l’écologie. Par ailleurs, si toutes les associations environnementales font un formidable boulot de recueil des informations, de constats scientifiques de terrain, d’analyses et de propositions vertueuses adaptées au milieu, elles ont beaucoup de mal à transmettre cette somme de savoirs, de faire et de savoir-faire au plus grand nombre. Forts de leurs expériences de constructeur de passerelles (entre milieu artistique et culturel et terrains pédagogique et social) pour l’un, et d’architecte intégrateur des systèmes d’information (entre métiers et technologies) pour l’autre, et leurs multiples rencontres avec ces associations environnementales, le « metteur en zen » et le « zenghe zé » (intégrateur en chinois) ont alors eu l’idée d’articuler le tout dans une proposition originale et innovante de faire-savoir intitulée « écologie populaire ».
Ils sont dès lors devenus les « zeniteurs » d’ÉCO’POP, association « nouvelle zenération » installée à Avignon (Vaucluse). Mais, basée sur les valeurs de l’éducation populaire, Éco’Pop aura aussi pour vocation d’aller essaimer son idée un peu partout dans le monde, en insistant sur la formation des différents publics impactés, de l’élu à l’habitant en passant par l’élève, le professeur et l’entrepreneur…
QUELLE PHILOSOPHIE ?
éducation et pédagogie
Dans les 10 années à venir (2021-2030), temps de la restructuration urbaine des quartiers d’Avignon, le concept est de pouvoir former des groupes, sous la houlette d’animateurs, éducateurs et professeurs dans des maisons de quartier, centres sociaux, centres éducatifs, écoles élémentaires, collèges et lycées des quartiers,… du Grand Avignon. Composés d’habitants, de membres d’association, d’élèves,… ces groupes seront mis en place dans la perspective d’actions pédagogico-artistiques.
Dans un premier temps, un écologue -spécialiste de l’une des thématiques écologiques à aborder : alimentation, biodiversité, énergie, gaspillage et tri des déchets, qualité de l’air et changement climatique, qualité de l’eau, recyclage et ressourcerie, transports et mobilité- sensibilisera les groupes concernés à ces questions, avant qu’un artiste, quel qu’il soit (chanteur, photographe, danseuse, vidéaste, plasticienne,…), vienne ancrer ce message d’une façon décalée, par un geste esthétique ou un acte artistique. C’est ainsi que des propositions entremêlant intelligemment des problématiques pédagogiques, artistiques, écologiques et culturelles pourront être imaginées et co-construites avec ces animateurs, éducateurs et professeurs volontaires et leurs groupes.
Parce que c’est en sensibilisant et en éduquant les enfants dès le plus jeune âge aux questions de l’environnement et du développement durable, que ceux-ci pourront devenir des citoyens éco-responsables, ambassadeurs impliqués, en mesure de susciter et de participer à un changement, dont on ne pourra plus dorénavant faire l’économie.
social et solidarité
Dès 2021, dans le cadre du NPNRU (Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain) et du « contrat de ville », et en concertation avec les collectivités, les institutions, les bailleurs sociaux et les structures partenaires, le médiateur Éco’Pop pourra engager une démarche citoyenne de mixité et de rencontre sociale avec les habitants des quartiers avignonnais devant être relogés. Et le développement d’un tel projet, avec l’idée de co-construire un lieu de possibles alliant social, services, arts et cultures, dans une démarche éthique tournée vers le respect de l’environnement, est incontestablement une volonté affirmée et l’un des axes forts de cette proposition innovante.
écologie et environnement
Et durant ces 10 années de restructuration urbaine, en concertation avec des lanceurs d’alerte et institutions spécialisées dans les problématiques environnementales (voir liste des associations de la région ci-dessus, ADEME, services concernés de la Ville d’Avignon, du Grand Avignon, de Vaucluse, de Sud-Paca, des ministères de la Transition écologique et solidaire, de la Culture, de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, des Solidarités et de la Santé, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, de l’Agriculture et de l’Alimentation, de la Justice, …), on pourrait :
- imaginer, rêver et rendre concret une démarche prenant en compte tous les paramètres et contingences nécessaires pour faire déborder un festival d’Avignon renouvelé vers des quartiers devenus écolos par la grâce de l’éducation et de l’information pensées à travers le filtre environnemental et éco-solidaire avant toute autre considération (économique ou artistique).
- mettre en place une réflexion et un calendrier pour organiser, durant ce néo-festival, rencontres, débats et ateliers de sensibilisation à la récupération et au tri des déchets, à la qualité de l’air, au cycle de l’eau, à la transition énergétique, au réchauffement climatique, à la biodiversité et à tous les sujets connexes ayant trait à l’écologie et à l’environnement.
Car c’est en élaborant ce type de réflexion avec les spécialistes de la chose, qui sont sur le terrain au quotidien, que nous serons à même de répondre de la façon la plus juste et la plus efficace aux menaces qui pèsent sur la planète et aux enjeux colossaux qui (ne) nous attendent (pas).
L’une des principales difficultés réside dans le fait de savoir faire la part des choses entre le global et le local. Car, sans vouloir culpabiliser l’individu-citoyen (il n’est pour rien dans la contamination industrielle, qui représente 90% de la pollution mondiale), il est primordial de l’informer sur les petits gestes quotidiens qu’il peut mettre en place, pour faire en sorte que la situation cesse de se dégrader.
Car c’est en le sensibilisant et en le responsabilisant dans sa vie de tous les jours (sans le culpabiliser) que, conscient des enjeux, il pourra finir par peser collectivement sur les arbitrages politiques et les choix de société qui en découleront.
communication et rayonnement
Durant ces 10 années, en lien avec les services de communication des principaux commanditaires (Ville d’Avignon, Grand Avignon, Conseil départemental de Vaucluse, région Sud-Paca, DRAC Sud-Paca et ministères ci-dessus énoncés) et d’éventuels partenaires privés éthiques, un attaché de presse et de relations publiques travaillerait à faire connaître l’existence de ce nouveau concept original auprès de tous les organismes de presse, réseaux et moyens de communication possibles et imaginables (télévision, presse écrite, radios locales, nationales, internationales, internet, réseaux sociaux généraux et spécialisés,…). Afin qu’ils se fassent le relais de cette initiative auprès du public le plus large possible.
une philosophie, une expérience et des actions au service de quartiers revisités originaux et créateurs d’emplois
Le constat est aujourd’hui clair et le jugement sans appel : si on ne réduit pas les inégalités, si on ne favorise pas le développement en respectant la planète, si on ne mêle pas ambition environnementale, écologie sociale solidaire et pragmatisme économique, nous courons à notre perte. Si nous ne sommes pas nés écologistes, nous le sommes donc devenus. Nombre d’éco-systèmes qui grouillaient de vie, moult peuples primitifs qui vivaient tranquillement, de multiples forêts qui constituaient le poumon vert de leur environnement,… sont en train d’être détruits par la main de l’homme. Et notre impuissance collective à les protéger reflète notre incapacité à nous aider nous-mêmes. Et, au fil du temps, où les gouvernements n’ont prêté qu’une oreille distraite aux lanceurs d’alerte en la matière, les urgences locales sont devenues des urgences globales. Et le progrès (qu’il soit technologique, social, industriel,…), ce fameux progrès, est alors devenu un processus irréversible dans les mains duquel on ne pouvait que s’abandonner. Pourtant, nombre d’écologistes ont tiré la sonnette d’alarme et certains ont même cherché à faire entrer les droits de la nature dans la Constitution. Or, vouloir faire l’autruche en la matière, en mettant la tête dans le sable, ne nous empêchera plus de prendre des coups de pied au cul : la nature et le vivant doivent donc reprendre le dessus, en élevant nos consciences.
Ce concept d’écologie populaire -avec son programme éducatif et pédagogique, social et solidaire, écologique et environnemental, sa communication et son rayonnement, sa philosophie éthique et ses actions concrètes- est donc bel et bien un geste politique, au sens où il découle d’une vision de proximité, qui cherche tous les moyens possibles pour survivre, de façon juste et responsable, dans le cadre d’un marché ultra-libéral non régulé. Avec de plus, l’idée de créer de l’emploi autour d’un projet innovant dans des secteurs aujourd’hui en grande difficulté.
Notre travail au quotidien sur les terrains éducatif, environnemental, artistique, social et culturel nous permettant d’avoir une relation intense et forte avec nos semblables, nous nous inspirerons du vécu, des réflexions et de l’engagement des premiers concernés, pour tenter de recréer un éco-système pragmatique et pratique. Afin de transformer le cercle vicieux en cercle vertueux. Qui serait en mesure de faire se côtoyer harmonieusement des citoyens désireux de co-construire un lieu différent, peut-être pas « modèle », mais exemplaire, éthique et viable. Une sorte d’oasis, quoi !